Automne 2018
15 octobre 2018.
Me voilà de retour pour mon petit bulletin presque trimestriel et c’est déjà l’automne. Je n’ai pas vu l’été filer comme toujours, peut-être un peu plus que d’habitude, privilège de l’âge je suppose. La belle saison a commencé très fort avec l’événement de l’année : le pique-nique du 1er juillet. Merci encore à tous les participants !
La visite du jardin a été un peu rapide du fait de la chaleur intense. Nous nous sommes vite réfugiés à l’ombre pour passer joyeusement à table. J’ai essayé d’exprimer ma gratitude d’être là, avec mes amis, sur la terre qui m’accueille. C’était également l’occasion de fêter les 25 ans de compagnonnage amoureux avec Laurent. Nous étions tout émotionnés. Bref, que du beau et du bon !
L’été donc et quel été ! Je ne suis pas parvenue à suivre mon programme, assommée que j’étais pas la chaleur. Les végétaux eux ont souffert du manque d’eau et même de brûlure (certaines pommes ont pris des coups de soleil !). Malgré ces difficultés, je suis très heureuse d’annoncer que l’abondance est au rendez-vous ! Une première étape de mon rêve se réalise : nourrir ma famille et inonder mes voisins et amis de fruits magnifiques (Qui veut des pommes ? N’hésitez pas à me contacter).
Quetsches, pommes, poires, pêches, raisins et même des chouchous en pagaille. C’est Byzance, je suis trop contente ! Grâce aux connaissances impressionnantes de l’équipe de Dominique Chauvière des « Mémoires Fruitières des Pays de Vilaine », j’ai pu mettre un nom sur presque tous mes pommes : Belle de Boscop, Reinette d’Armorique, Reinette d’Aubuisson, Locard, Drap d’or… Elles sont très goûteuses. Deux des variétés sont des pommes de garde et presque toutes sont polyvalentes. Je découvre tout ça avec ravissement d’autant plus que, l’année dernière, je n’avais pas eu de pommes du tout…
N’ayant pas anticipé, je me retrouve un peu débordée par les récoltes et la transformation. Je fais des pêches et poires en conserves, des pommes déshydratées (c’est très bon), des compotes et surtout des goûters fantastiques dans le jardin, cueillant ça et là des fruits dégoulinant de sucre. La belle vie quoi ! Je suis en train d’étudier la question du jus de pomme que je ferai peut-être à La Ferme des Galopins et je vous solliciterai pour un coup de main (il faut être 4 au minimum). Pour la déshydratation, je me suis adressée à Adrien de « L’amante verte » afin de profiter de son déshydrateur professionnel (il cultive des herbes aromatiques et médicinales dans un très beau lieu qui sent bon). En attendant son feu vert, j’ai entrepris quelques tournées dans un déshydrateur électrique prêté par une amie. L’appareil est néanmoins assez gourmand en électricité et je pense en construire un solaire pour l’année prochaine.
La récolte de pommes de terres s’est faite dans la bonne humeur, comme une chasse aux trésors avec Satya et sa famille. Les patates sous pailles ont très peu donné, je n’ai sans doute pas arrosé comme il aurait fallu, au début de la plantation surtout. Les courges ont séché sur place. En revanche les melons ont apprécié la chaleur et se sont transformés en bonbons juteux…
Une autre belle réussite : un magnifique plant de gingembre et un de curcuma. Le fait est que presque toutes les plantations autour des arbres ont bien fonctionné. Cependant quelques ajustements seront nécessaires pour les petits fruitiers : trop de framboisiers autour du premier pommier, myrtilliers à déplacer pour plus d’ombre… Les artichauts en revanche ont l’air bien heureux ainsi que toutes les vivaces en général. Quant aux fleurs… Je vous laisse admirer les photos.
Autre très beau moment de récolte avec des enfants de l’école Noèsis et leurs accompagnants. Nous avons commencé la journée avec la déshydratation de pommes afin qu’il puisse repartir avec leur sachet de pommes séchées (dévorés en 5 minutes) puis nous sommes allés récolter les pommes joyeusement. Partager le plaisir d’être dans les arbres, une des raisons d’être de ce jardin…
En ce tout début d’octobre, le travail ne manque pas : finir la récolte des pommes, préparer les prochaines plantations et observer encore et toujours l’évolution du jardin.
Les prochaines plantations justement : comment et où installer les nouveaux arbres ? Il me fallait passer par l’épreuve du design. Je parle d’épreuve car planifier n’est pas dans mon tempérament : j’avance « en faisant ». J’ai coupé la pomme (encore elle !) en deux et « designé » une seule zone se situant autour du premier pommier qui en sera le centre. Je tenais à casser les allées toutes droites, sans doute plus faciles à entretenir mais tellement ennuyeuses… Ce sera donc un cercle entourant le pommier d’où partiront des pétales dans lesquels je planterai mes premiers nouveaux fruitiers : deux figuiers (le premier pour en dévorer les fruits tout frais, le second pour les sécher, miam, miam !) ainsi qu’un poirier et un prunier. J’ai acheté ces 2 derniers auprès d’Amélie et ils devraient m’être livrés en novembre. Je lui ai également commandé un cerisier et un abricotier pour l’année prochaine. Amélie est passionnée et d’excellent conseil. Bien sûr, chaque pétale comprendra un fruitier (de moyenne taille), des arbustes style framboisiers, lianes et couvres sol…
Voilà les nouvelles ! Je vous invite à venir voir par vous-même : pour la balade, pour prendre des pommes ou juste pour le plaisir de se retrouver. J’ai l’impression que ma forêt nourricière commence à me ressembler et je m’y sens vraiment bien. Peut-être un chouille frustrée car j’aurais aimé faire beaucoup plus mais mon corps n’était pas d’accord. J’apprends encore et toujours à me satisfaire de ce que je suis capable de faire, à le valoriser et à en être fière… C’est un long chemin.
Enfin, mon conseil lecture : « Petit manuel de résistance contemporaine » de Cyril Dion (le réalisateur de « Demain » et le co-créateur des « Colibris ») ou comment résister devient un acte de transformation intérieure autant que d’engagement sociétal. L’auteur propose de nombreuses pistes d’actions : individuelles, collectives, politiques, mais, plus encore, nous invite à considérer la place des récits comme le moteur principal de l’évolution des sociétés.…
Bel automne à tous !
2 commentaires.
Quel plaisir d’être dans ton jardin, pour les yeux, pour la bouche, pour les oreilles…je ne me lasse pas de t’écouter parler avec autant de passion, d ‘envies et de bonheur du royaume végétal que tu construis petit à petit. On « s’ apprend » , on s’entraide, on partage »,elle est pas belle la vie au jardin de Sophie? »
Venir au jardin-forêt est un immense plaisir qui provoque une joie contagieuse et dont la source est cette même joie émanant de Sophie lorsqu’elle nous révèle ce lieu. L’illusion d’abondance, de facilité naturelle et de beauté ne rend pas compte de tout ce travail de mise en route. C’est incroyable de voir comment ce verger se transforme petit à petit (et plus vite que je ne l’aurais imaginé!) en petit paradis de Sophie. Un lieu vivant, joyeux, luxuriant! Cette capacité à révéler la beauté est une grande force, malgré les limites (sans cesses repoussées) de ce corps qui souhaiterais en faire toujours plus. J’en suis toujours impressionnée.
Merci pour ce partage (et pour les délicieux fruits, miam!). Vivement la suite et à ce propos, je veux bien me dévouer pour goûter les futures figues 😉
PS: Les enfants et les grands de l’école Noèsis sont revenus en disant que c’était super, et que les pommes sont délicieuses!