Je suis une grande fan de la consoude. J’en fais une telle promotion auprès de mes proches que même Laurent n’ignore plus rien de ses propriétés.

 

Plante reine du potager (aux cotés de l’ortie), elle a d’innombrables qualités. Elle est très riche en potasse (importante pour la floraison, la fructification et la tubérisation). Ses racines, qui peuvent être particulièrement longues, vont chercher profondément les minéraux et les vitamines dans la terre. Les feuilles s’utilisent en purin, paillage, engrais vert, activateur de décomposition. Je m’en sers aussi pour confectionner une sorte de « bande thérapeutique » sur des plantes dont la tige est cassée, en consolidant le tout avec une attelle. Ses fleurs sont bienfaisantes puisqu’elles attirent les pollinisateurs en nombre.

 

La consoude trouve naturellement sa place dans la trousse premiers secours : comme son nom l’indique, elle soude. En plus de nombreuses vitamines et minéraux dont la silice et 18 acides aminés, elle contient une substance, l’allantoïne, qui accélère la consolidation des fractures. Ses racines possèdent de grandes qualités anti inflammatoires qu’on peut aisément mettre à profit pour traiter toutes sortes de bobos : douleurs rhumatismales, arthrose, foulure, élongation, ecchymose, blessure superficielle… Par ailleurs, comme avec le plantain, on peut recourir à ses feuilles pour apaiser une piqûre d’insecte.

 

Elle est sans danger en usage externe mais, comme tout produit actif, elle peut induire une allergie. Il est donc conseillé de faire un test (une toute petite noisette sur le poignet par exemple). En usage interne, il convient de prendre des précautions car elle renferme des alcaloïdes dangereux. En consommer une feuille de temps à autre ne pose cependant pas de problème. Je m’en sers en cuisine pour envelopper des légumes en papillote (ou du poisson quand j’en mangeais encore) pour une cuisson vapeur, un peu à la manière des feuilles de bananiers dans la cuisine asiatique. Elles ont un surprenant gout de « mer » …

 

Attention ! Les feuilles de consoude ressemblent beaucoup aux feuilles de la digitale pourpre laquelle peut se révéler hautement toxique. Celle-ci contient en effet de la digitaline, bien connue des cardiologues, impossible à isoler et à doser pour les amateurs. Pour les différencier avant la floraison, il suffit d’en caresser les feuilles : la digitale est très douce tandis que la consoude est toute rêche.