Pourquoi cette folle aventure ?

C’est vrai ça ? Pourquoi une grande partie de mon énergie est-elle maintenant dévolue à ce petit bout de terre ? Serait-ce uniquement pour déambuler dans un joli verger en me gavant de fruits, des cerises en guise de boucles d’oreilles et une ou deux feuilles de vigne adroitement appliquées en quelques emplacement éminemment stratégiques de mon petit corps ?

Il est temps de faire un petit point sur mes ambitions.

Lorsque je me suis installée en Bretagne, j’ai été prise du désir de devenir propriétaire pour la première fois de ma vie. Jusqu’alors, j’étais plutôt attachée à ma liberté et à la possibilité de changer de vie comme de chemise. Cependant la région, ses habitants si accueillants et sans doute aussi le poids grandissant de l’âge, m’ont donné l’envie de poser définitivement mes malles. Après trois années passées dans une maison en location, nous avons envisagé d’acheter, plus pour l’indépendance que cela implique que pour la fierté d’être proprios. Nous avons vite compris que c’était trop cher pour nous. Comme, par ailleurs, nous n’avions plus l’énergie de nous lancer dans l’auto-construction, nous sommes repartis en quête d’une location.

C’est alors que nous avons trouvé l’incroyable maison dans laquelle nous vivons maintenant et j’ai facilement fait mon deuil de mes velléités d’achat. J’ai pris beaucoup de joie à créer un joli jardin malgré les limitations assez frustrantes imposées par la topographie du terrain (en pente et très ombré).

 

Face à l’urgence engendrée par le changement climatique, (nous en sommes à déjà 1,5° , quasi 2° d’augmentation de température globale), la disparition de la biodiversité (près de 80 % des insectes volants ont disparu) et tous les mauvais coups portés à notre planète, je n’ai certes pas les moyens de faire grand-chose. Cependant, je reprends à mon compte la métaphore du colibri : 2200 m2 de terre sauvés des griffes des pollueurs bétonneurs, voilà ma goutte d’eau, ma petite part à moi !C’est à la lecture du livre de Perrine et Charles Hervé-Gruyer et sans réellement mesurer ce que cela impliquait que j’ai su que je devais acheter un terrain pour perfectionner mon apprentissage, mettre en pratique ce que je lisais et expérimenter tout à ma guise.

Construire un écosystème protecteur, un havre de paix pour les petites bêtes (pas la place pour les grosses), utiliser les ressources du terrain, eaux de pluie, compost, BRF… et prouver qu’une femme pas toute jeune et handicapée par la maladie peut concevoir, créer et entretenir un jardin forêt, ce serait déjà fantastique.

Bien sûr, j’espère aussi nourrir ma famille et partager avec les voisins courges et saladiers de fruits rouges ! Enfin, j’aimerais inviter « les gens » à venir visiter le jardin pour y découvrir les bienfaits de la permaculture et du concept de jardin-forêt. 

Je souhaite aussi ériger au cœur de mon Eden de verdure une « clairière-place du village » dans laquelle pourraient se dérouler des séances de sophrologie, de méditation, des piques niques débats, des siestes et des expositions de Land Art… J’espère également que l’école du village trouvera un intérêt dans ma démarche et que nous pourrons élaborer ensemble un projet pédagogique.

Tout ceci est un rêve que je vais m’employer à réaliser mais, au pire, et puisqu’il faut tout de même bien compter avec ma mauvaise santé, ce sera un beau verger bio dans lequel il fera bon vivre !

 

 

Les travaux de novembre en images :

Ce diaporama nécessite JavaScript.