Printemps 2018
16 avril 2018.
V’la l’printemps ! (ou presque)
Après un hiver gris, sec et pas très froid, voilà le printemps, si, si ! Il a beaucoup plu ces deux derniers mois, ce qui est une bonne chose pour la terre et les plantes. Mais nous, nous aurions bien besoin d’un peu soleil. Les mauvaises nouvelles de tous ordres n’arrêtent pas de tomber : disparition de la biodiversité, mammifères, oiseaux, insectes, plantes, 75% des terres dégradées par l’agriculture intensive, sans parler des humains qui déconnent bien, bien fort. Je pense souvent à l’homme qui tombe du 20ème étage et qui se dit au 19ème : « jusqu’ici, tout va bien », au 18ème : « jusqu’ici tout va bien » …
Bref, il n’est pas facile d’avoir le moral et de continuer son petit bonhomme de chemin permaculturel. Mais le soleil arrive tout bientôt et en attendant je vous livre ma récolte littéraire de l’hiver et elle donne la pêche.
« L’entraide : l’autre loi de la jungle » – Gauthier Chapelle et Pablo Servigne, de la très bonne maison d’édition Les liens qui libèrent.
Les auteurs parcourent l’éventail du vivant et mettent en évidence le fait que, de tout temps, les micro-organismes, les champignons, les plantes, les animaux, les humains et même les économistes ont pratiqué l’entraide. Qui plus est, ceux qui survivent le mieux aux conditions difficiles ne sont pas forcément les plus forts, mais plutôt ceux qui s’entraident le plus. Très réjouissant !
« Les jardins de Findhorn » par la communauté de Findhorn, aux éditions Le Souffle d’Or.
Le récit d’une aventure spirituelle et agricole ou comment les humains et les esprits de la nature peuvent collaborer et faire pousser des légumes gigantesques sur des cailloux. La communauté fut créée en 1962 et existe encore. Les légumes poussent toujours mais pas aussi gros, d’après une copine qui l’a visité. La méthode de maraîchage est très proche de la perma même s’il n’est pas commun d’être conseillé par le Deva (esprit) du pétunia ou du poireau. Je n’ai pas eu encore la chance de rencontrer les devas de mon jardin cependant cette spiritualité très proche de l’animisme me convient bien.
« Les arbres, entre visible et invisible » – Ernst Zürcher – Actes Sud. L’auteur est un ingénieur forestier, docteur et chercheur en sciences du bois. Il a été, écrit le préfacier Francis Hallé, le premier biologiste à axer ses recherches sur le lien unissant la lune aux arbres et aux êtres vivants en général. Il subit le désintéressement ou pire les quolibets de ses confrères lors de la conférence exposant ses résultats, (alors ça, c’est surprenant !). Pas d’anthropomorphisme dans ce livre, mais des recherches scientifiques sérieuses sur les arbres dans tous leurs états. Il y est question des messages subtils des arbres, du nombre d’or, de l’eau nouvelle, du bois de lune, de l’effet de l’air de la forêt sur la santé, des meilleures périodes pour couper le bois de chauffage ou de charpente, des forêts à instruments de musique (qui répondent au chant d’un violoncelle issu de cette même forêt !!!), etc… Et bien évidemment, un chapitre sur la forêt jardin ! Passionnant, stimulant, facile à lire (sauf un tout petit passage de chimie de base et je suis très nulle). J’aimais déjà les arbres sans les connaitre. À présent que j’en sais plus à leur propos, je leur voue une admiration sans borne. Respect !
Je prête tous ces livres et d’autres sur la permaculture. Il n’y a qu’à demander et passer les prendre…
Et maintenant, les nouvelles tant attendues du jardin forêt…
J’ai commencé la première étape du design à proprement dit en faisant le plan du terrain et des arbres existants. Je l’ai complété avec mes premières plantations de petits fruitiers : framboisiers, Taïberry, LoganBerry, myrtilles, Goji, groseilles, cassis… N’ayant pas encore de plan défini, je les ai plantés le long des arbres existants.
Par ailleurs, j’ai pris deux décisions : la première est d’attendre et d’observer encore au moins un été avant de planter de nouveaux arbres. La seconde a été de déterminer l’emplacement de la « clairière » que j’ai commencé à délimiter avec des framboisiers et des cassis. J’imagine déjà les pique-niques qui s’y tiendront, le dessert à portée de mains…
Les engrais verts poussent bien. J’aime particulièrement la vesce qui donne envie de se rouler dedans tellement elle est douce. Le seigle est haut de 30 à 60 cm, l’avoine un peu plus basse.
Je n’ai eu ni le temps ni l’énergie de tout semer en engrais vert pour empêcher l’herbe de repousser alors j’ai cet l’hiver recouvert de cartons les parties « non traitées » (j’ai bien entendu pris soin de choisir des cartons non imprimés débarrassés de tous leurs adhésifs). C’est moche mais redoutablement efficace. Je commence à les retirer et un simple ratissage suffit à préparer la terre aux semis. Il a tellement plu que la terre est gorgée d’eau et il n’est pas nécessaire ou utile de faire plus.
J’ai aussi bien bossé dans le hangar. Je n’en ai pas fait de photo à mon arrivée mais il était rempli de fagots à moitié réduits en poussière, de bâches de plastique en morceaux et autres déchets non identifiables. J’en suis enfin venue à bout et j’ai même « construit » un coin toilette très cosy ! Et oui, pour nous les filles, il n’est pas toujours facile de trouver un endroit tranquille pour faire pipi, surtout l’hiver.
Comme je n’ai pas beaucoup de place dans le jardin de la maison, j’ai fait une petite plantation de patates, une partie en terre (en priant pour qu’il s’arrête de pleuvoir un jour) et quelques plants sous paille, trop crevée pour préparer plus d’espace mais aussi à titre d’expérimentation.
Les noisetiers des haies ont tous bien pris et sont en train de débourrer comme des fous. C’est la première fois que j’observe quasiment tous les jours les transformations de « mes » arbres au printemps et c’est très émotionnant. Un petit signe de vie tout vert fait son apparition sur des branches toutes nues : c’est très simple, très beau.
Enfin, une très bonne amie m’a offert les 3 tomes de « L’encyclopédie des plantes bio-indicatrices » de Gérard Ducerf (éditions Promonature), un cadeau de poids dans tous les sens du terme : ce que disent du sol les plantes sauvages. Je viens juste d’entamer le premier tome et j’entreprends déjà de recenser les plantes sauvages qui commencent à pulluler.
Les résultats au prochain numéro…
3 commentaires.
Merci pour ce joyeux billet et toutes ces photos… comme ça a changé!! Et ces toilettes, la classe!
Je croquerais bien dans ces engrais verts… Ça donne envie de venir voir ce qu’il s’y passe! Bravo et chapeau pour l’article mais aussi et surtout pour ce beau travail dans le jardin.
Merci pour ces articles, Sophie. Ils donnent envie de se rouler dans l’herbe et de chouchouter tout ce qui vit! C’est vrai qu’on a mangé beaucoup de gris, ces derniers temps, mais nous voilà récompensés! La nature explose de couleurs, et les oiseaux pètent de joie! Bravo pour ce coin de paradis… Tout ce qu’on donne à vie, la vie nous le rend toujours! Je t’embrasse. Caroline
Coucou Sophie, je me decide a te repondre, c’est super et la bonne idee des toilettes pour les filles comme tu dis et tu en a fais du boulot n’empêche c’est déjà pas mal pour toi et là il ne fait pas beau mais ma fille Chrystele m’a dit qu’a partir de vendredi il ferait + beau alors si ton corps le permet tu pourras retourner dans ton jardin je pense que cela te fait énormément de bien au moral bisous a lundi en espérant que tu vas pas trop mal avec ce temps de m……. moi ça va bisoussssssssssssssssssss